samedi 19 mai 2007

La lettre à Michel C.

Lors de mon passage dans votre ville, ce samedi 19 mai, vos collaborateurs à la mairie de Puy Guillaume m’ont reçu avec courtoisie. Ils m’ont expliqué que vous rencontrer semblait improbable, puisque vous étiez en vacances. Sachez que j’en ai souffert, car vous revoir m’aurait fait grand plaisir.
Je suis certain que ce n’est que partie remise.

Quel était le but de ma visite ? Je souhaitais obtenir votre soutien pour que la situation dramatique dans laquelle je me trouve soit solutionnée. L’imbroglio juridique dans lequel je me suis retrouvé plongé m’a contraint à passer plus de dix années derrière les barreaux des meilleurs pénitenciers occidentaux.

Pourquoi vous adresser à moi, m’auriez-vous peut-être demandé ?
Très simplement parce que vous étiez un fervent promoteur des actions d’infiltration à l’époque où je travaillais pour les services de renseignement des douanes françaises. Des actions qui vous apparaissaient alors les seules à même d’obtenir des résultats dans la lutte que vous même aviez décidé de mener énergiquement contre le narcotrafic. Vous aviez mis à disposition des services douaniers des budgets conséquents - et aviez d’ailleurs rapidement pu constater que les saisies avaient été multipliées par sept en quelques années…
Oui, monsieur Charasse, les actions que vous aviez décidées de promouvoir ont permis d’améliorer les résultats des saisies réalisées par les douanes par sept !

Pour cela, des agents infiltrés ont du se faire passer pour des « narcos », en agissant au sein même des organisations criminelles. J’étais l’un de ces agents... Le meilleur, comme se plait à le répéter Jean-Henri Hoguet, cet ancien directeur de la DNRED (Direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières) que vous connaissez bien. Dès lors, faisant écho à la décision de justice rendue par madame Sophie Clément - qui affirme que je ne suis pas un narcotrafiquant et que je n’ai jamais fait de narcotrafic -, il me semble normal que vous soyez mon premier défenseur afin que les préjudices (moraux, financiers, familiaux) que j’ai subis soient réparés.

Ce matin, alors que je vous attendais devant votre mairie, je nous revoyais encore dans votre bureau ministériel à Bercy et j’entendais vos propos sans équivoque sur la nature du combat que nous entamions. « Ce sont des tueurs », me disiez vous avec force, « et face à des tueurs, il faut tirer les premiers »… Vous ajoutiez même avoir « une conception très élastique du code pénal », qui ne devait « en aucun cas freiner nos actions ».
Ce sont les mots qui étaient les vôtres à Bercy.
Pour ma part, je n’ai fait qu’appliquer les méthodes que vous aviez préconisées pour obtenir les résultats que vous escomptiez dans la lutte contre ce fléau.


Cher monsieur Charasse, mon tour de France ne fait que débuter. La route et le temps m’obligent à quitter votre commune.
Je n’envisage pas de le terminer sans tenter à nouveau de vous rencontrer.
Avec succès, cette fois.


Marc Fiévet

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