samedi 8 décembre 2007

Panne de GPS...

Ce soir, NS55 passe la nuit dans le nord de la France. Sur le parking d’un centre commercial d’une ville où une curieuse tradition veut que les footballeurs enterrent des valises d’argent liquide (vous avez la réponse à cette petite énigme ? Le premier qui se manifeste en envoyant sa réponse gagne une casquette aux couleurs du tour de France !)

Vendredi matin, à la première heure, la caravane du tour était à Colmar, rue Denis Papin, devant la direction des douanes de la ville. Fidèle à sa stratégie d’occupation du terrain pour informer la gente douanière de la raison de sa présence et de son existence (pour ceux qui éventuellement n’auraient jamais entendu parler de cette histoire médiatique qui concerne pourtant directement leur maison), NS a pris pied à l’intérieur du bâtiment. Alors qu’il prenait le café et les croissants avec quelques fonctionnaires, le chef de la division est arrivé en le priant de quitter immédiatement les locaux. Une première, sur le tour : jusqu’à présent, Fiévet a souvent été évité par ceux qu’il vient visiter sur son tour de France des douanes ; certains acceptent de l’écouter et d’échanger avec lui ; d’autres, plus rares, l’ont même accueilli dans leurs bureaux, en ami. Mais il est vrai que la plupart du temps, le visiteur du narcotour trouve face à lui des fonctionnaires gênés et fuyants. Cette fois, c’est la porte dont on lui a montré la direction. Colmar marquera donc un moment historique dans la légende du tour.
« Ce fonctionnaire très formaté est promis à un brillant avenir », commente l’ex-agent infiltré. « Je lui souhaite un parcours sans faute dans la trajectoire verticale pour laquelle il semble s'être préparé. Je l’ai trouvé tout de même un peu coincé, le Roger, puisqu’il a même envisagé que j’usurpais l’identité de la douane française... » Une réaction qui fait sourire l’aviseur : « a-t-on déjà vu un véhicule officiel présenter les caractéristiques du Laïka ? »
On peut douter, en effet, bien qu’en matière d’infiltration nous avons appris qu’il valait mieux ne jurer de rien.

Au moment de reprendre la route, le visiteur du narcotour est tombé sur deux équipes de douaniers en faction sur un parking autoroutier, au nord de Colmar - à Orschwiller, précisément. Une aubaine immanquable, vous l’avez compris : il a directement foncé sur la cible, pour... contrôler leurs connaissances sur son stupéfiant dossier. Le contrôle a duré environ une heure.
« J’en ai profité pour leur parler de Duhamel et Auvigne, les directeurs généraux qui ont une lourde responsabilité dans mon histoire », souligne l’homme du tour.

Le camping-car a ensuite fini d’avaler la soixantaine de bornes le séparant de Strasbourg. Dans la capitale alsacienne, Fiévet s’est arrêté pour déjeuner devant la direction régionale des douanes. Le véhicule était garé au milieu de l’avenue, sur la bande de séparation des deux voies, la façade la plus revendicative face au bâtiment du 11 avenue de la Liberté.
Après le déjeuner, l’aviseur s’est dégourdi les jambes par une petite distribution de son fanzine. Avant d'entrer dans le bâtiment. Apercevant le directeur régional qui sortait de son bureau, Fiévet l’a immédiatement pris en chasse dans les couloirs. L’homme semblait connaître cette sinistre histoire. « Je l’ai questionné », précise NS55. « " Vous connaissez Gatard ? Vous connaissez Hoguet ? " Il m’a di " oui ". "Alors vous connaissez mon affaire ! " ». Visiblement, le patron de la douane locale n’avait pas le temps. NS a ensuite été saluer le secrétaire général. Au total, le véhicule est resté positionné devant le bâtiment pendant deux heures, le temps également de quelques échanges avec des agents du service de renseignement.

Histoire de voir du pays et de varier les plaisirs, la visite de courtoisie s’est ensuite déplacée vers le poste frontière de Kehl, jusqu’au centre de dédouanement du pont de l’Europe. Aucun douanier n’a jugé intéressant, utile ou sérieux de venir à la rencontre de cet attelage aux slogans sulfureux. « C’est vrai », concède le pilote, « oser écrire que deux directeurs généraux des douanes françaises ont trahi la parole de l'Etat, ça dérange le citoyen fonctionnaire lambda ! »



« Une journée excessivement pénible », bougonne NS55, au final. Il aura tout de même vendu huit exemplaires de son livre. « C’est déjà ça », constate-t-il froidement. « Ca paye les frais ».

Après avoir passé la nuit de vendredi à Metz, le Laika a repris la route en mettant le cap au nord, tôt ce samedi matin. Au moment de la pause déjeuner de midi, prise à bord, un automobiliste s’est arrêté pour acheter un livre. Quelques dizaines de kilomètres plus loin, le camping-car a stoppé son avancée à la sortie de Charleville pour saluer des douaniers en opération. Alors qu’un vent glacial soufflait, Fievet a proposé son livre aux membres de cette brigade de surveillance. Sans succès.

Le camping-car s’apprête désormais à parcourir les derniers kilomètres du tour de France pour cette année 2007. Il est temps d’arriver pour recharger les accus, d’ailleurs.
D’ores et déjà, quelques réparations s’imposent. « Il n’y a plus de générateur, plus de GPS, plus de téléviseur », liste l’agent nomade.
Il faudra que tout soit à nouveau en état de marche.
2008 approche à grands pas.

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