vendredi 7 mars 2008

Deux sacs poubelle pour le ministre

Le siège de Bercy a été levé.
Hier matin, après trois jours et trois nuits passés sur place, avoir distribué des centaines de tracts aux fonctionnaires de Bercy et aux passants, discuté avec plusieurs dizaines de personnes et reçu beaucoup de témoignages de sympathie à l'égard de son action, NS55 avait revêtu son bleu de travail. Pour un dernier job à effectuer : équipé d'une échelle, d'une rallonge électrique et d'un... sèche-cheveux, il a passé près de trois heures à retirer les slogans et les affiches qui distiguaient le camping-car depuis des mois.
Un long et méticuleux travail, pour lui rendre sa banalité.

Sa tâche accomplie, l'ex-infiltré a déplié deux grands sacs poubelles qu'il a rempli avec ces bouts d'autocollants tombés à terre. Dans le sac, donc, les fameux " secret-défense", " trahison d'Etat " et autres slogans chocs. Dans le sac, également, les photos et les noms deux deux anciens directeurs généraux des douanes à qui l'ex agent reproche leur attitude. Fiévet y a également déposé la pile de tracts qu'il lui restait à distribuer. Il a enveloppé le tout d'un puissant adhésif, puis s'est dirigé d'un pas décidé vers l'accueil du ministère, pour déposer cet étrange colis devant les fonctionnaires chargés de filtrer les entrées.



" C'est pour le ministre ! ", a expliqué NS, devant le visage médusé de ses interlocuteurs. Il avait également pris un de ses deux tee-shirt floqués " secret défense" et une " affaire stupéfiante " pour les besoins de son tour de France. Devant le regard interrogatif des agents, il a seulement expliqué que c'était pour que le ministre puisse faire son footing.

Les agents de sécurité ont ensuite eu droit à la lecture d'un courrier que l'ancien aviseur des douanes avait rédigé à l'intention d'Eric Woerth. Préalablement, il avait d'ailleurs appelé une dernière fois le cabinet du ministre du Budget pour demander qu'on fasse envoyer quelqu'un réceptionner à l'accueil un colis.
Puis NS est reparti, laissant son curieux colis, son tee-shirt et son courrier aux agents un peu gênés.

NS55 lit sa lettre dans le hall d'entrée du Ministère...


Il était autour de 15h, et NS55 venait symboliquement d'abandonner ses habits du narcotour de France, et à travers eux cette peau dont il essaie de se débarrasser et cette histoire que les autorités ne préfèrent pas voir.
La très gênante et honteuse affaire Fiévet tenait désormais dans ces deux sacs poubelles déposés aux pieds du ministre.

Le camping-car pouvait maintenant reprendre sa route. Il était environ 15h10, quand le laika s'est éloigné pour se perdre dans la circulation parisienne.
Sur ses flancs, les affiches et les slogans provocants avaient disparus. Mais un oeil averti, pourtant, parvenaient encore à les lire.
En transparence.

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