mercredi 10 octobre 2007

Sous le manteau

Lundi soir, nous sommes arrivés à la Rochelle aux alentours de 22h30. Auparavant, nous avions pris le temps d’une douche dans une station service. Elle était à un meilleur tarif que celle du soir précédent : 1 euro contre 2, 20 euros dans une station Carrefour, la veille. Avec les jours qui défilent, nous sommes confrontés à de petits désagréments logistiques qui viennent se greffer à la fatigue générale. Ainsi, nos serviettes de bain commencent à sérieusement sentir le renfermé, devant l’impossibilité de les faire sécher durablement à l’air libre.

A l’arrivée à La Rochelle, le Laika a fait halte devant l’entrée du port, face au spectacle magnifique des fortifications illuminées de la ville. Pendant que NS se reposait un peu sous la double surveillance des tours de la Lanterne et de Saint Nicolas, nous sommes partis à la recherche d’une connexion Internet. Pas évident à une heure aussi tardive, surtout un lundi soir.
Après avoir erré comme deux âmes en peine dans les rues de la ville, nous avons fini par dénicher notre liaison avec le monde à l’hôtel Saint Jean d’Acre. Ne restait plus qu’à se mettre au travail et commencer une... nouvelle journée de boulot. Nous avons monté, écrit, intégré et mis en page jusqu’à 2H30 du matin, installés dans les fauteuils du lobby de cet hôtel trois étoiles. En luttant contre un sommeil qui insistait pour nous convaincre de le rejoindre, sous le regard bienveillant du gardien de nuit.

Notre mission accomplie tant bien que mal, nous avons ensuite réintégré le véhicule amiral. A notre retour, au pied du Laika, un bruit caractéristique ne trompait pas : NS55 dormait profondément, rythmant la nuit d’un ronflement à décrocher une armoire normande (en écoute exclusive, ci-dessous).


Après son réveil, NS55 tenait à repérer la cible de la journée à venir. Pour ma part, je n’ai pas réussi à suivre la suite des opérations, abandonnant mes camarades à leurs pérégrinations nocturnes, terrassé par la fatigue sur la banquette arrière.


Nous avons passé la nuit sur une aire de parking, au bord de la route, sous les entrepôts d’un fabricant de... cognac. Au petit matin, avant de lancer les opérations, NS55 s’est offert un bon café, bien serré, au comptoir du bien-nommé Le Belvédère, un restaurant bénéficiant d’une vue absolument imprenable sur le pont de l’île de Ré.


Le camping-car est arrivé devant l’école des douanes à 10h45. Après avoir immobilisé un moment le véhicule, Fiévet s’est dirigé vers le bureau d’accueil, d’où le gardien gère les entrées et les sorties à l’intérieur du site, pour tenter d’obtenir l’autorisation de pénétrer dans l’enceinte.
« Vous êtes là pour la journée ? », a interrogé la fonctionnaire en poste.
« Oh, pour 2 ou 3 jours », a répondu la voix mure de NS55.
« Ah, c’est très bien ! »

Après cette petite visite de courtoisie, l’homme du tour a stoppé le Laika de l’autre côté de la route passant devant l’école. Sur une petite pelouse. L’heure du grand déballage avait alors sonné, campé sur cet emplacement impayable, juste face à l’entrée des futurs douaniers.

Vers 11h15, le campement a reçu sa première visite : deux douaniers en tenue venus au contact, pendant que 55 était en pleine installation de son dispositif publicitaire.
Pendant que les douaniers écoutaient le récit du visiteur, le chien que l’un des deux tenait en laisse tirait la langue. Il semblait très... ému par la rencontre du jour.

A midi, la grande table du tour était installée, un peu en retrait sur la pelouse, avec ses deux bancs en bois. Nous avons pu déjeuner d’une pizza livrée sur place, l’aviseur ayant récupéré un prospectus d’un livreur à l’accueil de l’école : une quatre saisons, une végétarienne et une calzone, accompagné d’une (bonne) bouteille de Chianti. La commande nous a valu trois points bonus qui viennent s’ajouter aux merveilleux souvenirs gastronomiques que nous ramenèront de notre tour de France. L’ambiance était très champêtre, sous un beau soleil.
De quoi nous changer de notre traditionnel Mac do.

L’aviseur a achevé son déjeuner seul, au soleil. Soudainement entouré d’une meute étrange et chercheuse, comme on peut le voir dans cette séquence vidéo...



La journée s’est poursuivie paisiblement, Fiévet bricolant ici ou là – il s’est notamment consacré à la réparation de la vitre conducteur du Laika, qui donnait depuis plusieurs jours d’évidents signes de lassitude. Pour le reste, il a échangé et discuté avec plusieurs douaniers, venus lui témoigner leur soutien. Plusieurs d’entre eux lui ont confié en aparté leur dégout face à la situation qui met aujourd’hui l’ex champion de l’infiltration sur les routes de France. L’assurant de leur solidarité avec son combat, ajoutant qu’ils ne pouvaient malheureusement pas grand-chose pour lui. Certains ajouteront même qu’ils prenaient déjà un risque, juste en venant le rencontrer ici !

Sur le plan commercial, le bilan de la journée se solde par une vente. A noter que l’acheteur du jour aura pris la précaution de... dissimuler sous son pull le livre qu’il venait d’acquérir sur la caravane du tour. Comme on rentrerait chez soi avec un magazine porno (1) !
A croire, décidément, qu’il est des lectures peu avouables au royaume de la douane...

Olivier-Jourdan Roulot,
sur la route du Tour, depuis la Rochelle

(1) En espérant tout de même que l’objet serve à un usage différent.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Messieurs, puisque vous étiez dans la région de Cognac, ce n'était pas une bouteille de Chianti qu'il fallait offrir à notre Amiral NS55 mais son cogac préféré : du Rémy Martin !