jeudi 22 novembre 2007

Prisonniers de Ronnie…

Voici les dernières nouvelles de la caravane du narcotour…

Après notre arrivée à Grenoble lundi soir (et la douce nuit qui a suivi plantés au milieu d’une zone commerciale), la journée de mardi avait commencé dans une certaine tension à bord du camping-car – comme relaté dans le compte-rendu mis en ligne mardi.
Pour calmer les humeurs de chacun, nous avons pu avec Emmanuel prendre une douche réparatrice chez une étudiante que NS55 connaissait. Il faut dire ici que les questions d’hygiène et de toilette à bord sont parfois une source de tension dans l’équipe, le maître du tour ayant décidé (arbitrairement) que lui seul pouvait disposer de la douche installée à l’arrière du véhicule.

Marc était invité dans la soirée à une rencontre avec des étudiants grenoblois. Dans l’attente, nous sommes allés nous positionner devant une antenne des douanes de Grenoble, située à l’extérieur de la ville. Histoire de marquer le territoire et de planter un autre petit drapeau sur la carte de notre tour de France. Pendant que nous préparions des sons et des vidéos dans le studio multimédia du Laika, NS discutait avec des douaniers, à l’extérieur.
Contacts plutôt amicaux, intéressés et compréhensifs, pour son combat et son engagement. Etant occupés par ailleurs, nous avions décidé avec Manu de laisser les échanges se faire sans filmer.

Dans une ambiance détendue mais studieuse, NS55 s’est mis aux fourneaux pour nous concocter une assiette dont il a le secret. Pour l’occasion, le maître queue du narcotour avait chaussé une toque qui lui donnait fière allure.Au menu, une farandole de crudités : carottes râpées, céleri rave (râpé également, une spécialité maison), reste de quiche de la veille, pommes de terre rissolées précuites de l'avant-veille (d'après notre enquête), tomates et tranches d’un vieux saucisson embarqué à Marseille (à la fraîcheur douteuse, car c’est tout ce que j’avais pu trouver en fouillant en catastrophe les placards avant le départ).

Si NS et Emmanuel firent honneur au menu, j’ai eu pour ma part du mal avec les carottes et le céleri qui trempaient dans une sorte de jus peu à mon goût.

Pour le dessert, NS nous a sorti un chèvre frais, que j’étais plutôt satisfait de voir atterrir sur notre table – pas seulement parce que ce petit fromage était excellent, mais surtout parce que j’essaie sans grand succès de mener une guerre toute solitaire dans le Laika, contre ces fromages qui envahissent trop souvent l’espace de vie d’odeurs nauséabondes. Après avoir achevé une bouteille de Beaujolais aux couleurs du " père La Grolle " (agréable, celui-ci, pas comme celui de la vieille), nous eûmes droit au café, pour le même prix.

Après ces délicieuses agapes, l'aviseur s'est mis en tête de mettre un peu d'ordre dans notre maison roulante.
Le temps de faire le tour du camping-car jusqu'à la remorque attaché à son cul, le voilà qui revenait avec un aspirateur qui avait de quoi satisfaire sa faim.

Tout y est passé, aucun tapis ou recoin de l'habitacle n'échappant à la voracité de l'appareil ménager et à l'oeuvre de son complice.



Le devoir accompli, surveillant d'un oeil assoupi les éventuels " clients " de la caravane, à l'avant du siège passager du camping-car toujours positionné face au bâtiment des douanes, NS s'est laissé aller à un petit roupillon digestif.



Vers 17 heures, nous avons repris la direction du centre de Grenoble. Organisée à l’initiative de l’antenne locale du Genepi (l’association des étudiants visiteurs de prison), la conférence de l’aviseur avait du être déplacée au dernier moment : initialement prévue dans les locaux de l’IEP, la grève des fonctionnaires nous a obligé de nous rabattre à la Bobine, un café concert fréquenté par la jeunesse locale.

Malgré ce petit contretemps, la salle à l’étage supérieure était pleine, à 18 heures, au moment où NS55 a commencé sa conférence.
Une cinquantaine de personnes d’un public majoritairement jeune et estudiantin a ainsi eu droit à une présentation vivante et envolée du héros du narcotour, sur son incroyable histoire, avec une priorité donnée à son expérience carcérale à travers 4 pays différents.

Ce n’est qu’un peu avant 21 heures que nous sommes enfin ressortis de la Bobine. Après sa brillante intervention, Marc avait vendu trois livres et récolté une invitation sur une radio locale.
La soirée, comme il se doit, s’est poursuivie sur la terrasse d’un Macdo (MacDrive pour les spécialistes) voisin. La température étonnamment clémente donnait à la soirée un petit air quasi-estival, après le froid des journées précédentes. Nous avons pu travailler à l’extérieur, pour préparer les prochaines mises en ligne et les encodages vidéos.
Enfin, vers 11h30, mis à la porte par la fermeture du lieu, nous avons rejoint le Laika qui patientait sous le chemin de fer surélevé qui traverse Grenoble. Histoire de se rapprocher du campus universitaire. Vous ne serez pas surpris, le véhicule s’immobilisera sur le parking d’un autre… Macdo.

Après une douce nuit sous le regard complice du père Ronald (et des rêves étranges peuplés de clowns ridicules, de hamburgers et de menus Best of), nous avons mis en boîte mercredi matin un entretien avec Sébastian Roché.
Ce criminologue, chercheur au CNRS et spécialiste des questions de délinquance et de criminalité, nous a éclairé le temps d’une interview de plus d’une heure sur les problématiques complexes liées à la drogue. Pendant que nous tournions dans les locaux de l’IEP, NS patientait avec le camping-car dans une des grandes avenues du campus. Où Roché est ensuite venu le rencontrer pour échanger avec lui. Au même moment, à une centaine de mètres de là, les étudiants en grève tenaient une AG sous la pluie pour décider de la suite à donner à leur mouvement de grève.

Une fois cette séquence en boîte, Sébastian Roché nous a proposé de déjeuner ensemble.
Au vu de l’heure tardive (14h30 passées), il nous proposa la seule solution viable selon lui : le… Macdo situé à l’entrée du site du campus.

Sans doute n’a-t-il pu interpréter à sa juste valeur le petit sourire qui s’est alors affiché sur nos lèvres : il s’agissait bien sûr du MacDo où nous avions passé la nuit !

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Messieurs,
A ce rythme-là, votre prochain livre s'intitulera "Dans la peau d'un Mac-Do" !
Heureusement, pour accompagner les petits plats du chef, il y a toujours la fameuse bouteille de rouge (un beaujolais après le Cotes-du-Rhone et le Bordeaux) :
In Vino Veritas avant Vincit Veritas...

Bonne route à vous
BTXX

un homme en colère a dit…

Dans la peau d'un MacDo, effectivement... Bien vu, cher lecteur. Après " Dans la peau d'un Narco" , d'un Marco (ou plutôt dans le véhicule), voilà maintenant le MacDo !
Si nous occupons l'espace public à l'intérieur de notre maison-nomade, et dormons en quelque sorte dans la rue, espérons quand même que la série ne nous fera pas chuter lourdement : après Dans la peau d'un MacDo, pas vraiment envie de finir dans la peau d'un... clodo...
Capito ?
Merci pour les encouragements, cher BTXX