lundi 1 octobre 2007

Les pieds dans le plat


Marseille ! Marseille, la ville par excellence où tout se trouve, tout se négocie, où tout est possible ou impossible… Marseille, la cosmopolite, Marseille, le grand port d’entrée pour les hommes venus d’ailleurs et pour les marchandises - toutes les marchandises, licites et illicites. Marseille a donc été désignée « ville départ » de ce tour de France d’informations douanières et publiques sur le narcotrafic, ses pratiques, ses méthodes, ses profits, ses victimes, ses parasites. Et sur l’incapacité de nos élites à juguler cette plaie qui touche les jeunes et les moins jeunes dans des proportions chaque année plus importantes.
Aujourd’hui, le silence des plus hautes instances politiques mondiales, européennes et françaises, est de mise face à l’économie souterraine générée par cette activité hautement rémunératrice, qui sert très souvent dans nos banlieues les intérêts du pouvoir établi en se substituant aux activités « normales » pour permettre aux laissés pour compte du système d’exister aussi.
Dans les années 1990, deux tonnes d’héroïne en provenance d’Asie entraient chaque mois en Europe. Désormais, une dizaine de tonnes débarquent tous les mois pour empoisonner les populations les plus fragiles. Le marché de la cocaïne est florissant. Quant au cannabis, la plupart des pays du continent africain sont devenus ou producteurs ou « plate-forme » de transit vers l’Europe. Et ce malgré les gargarismes de nos responsables qui voudraient nous faire penser que le Maroc, premier producteur mondial de chanvre, a commencé à éradiquer cette culture séculaire.
Soyons clairs : les politiques menées depuis des décennies n’ont été que des suites d’échecs. Jamais nos autorités n’ont envisagé de prendre la seule décision qui permettrait de lutter enfin avec efficacité contre ce fléau. Alors, mettons les pieds dans le plat : refuser d’envisager la légalisation de toutes les drogues alors que leur consommation est une pratique quasi généralisée relève d’un obscurantisme certain. Et il ne s’agit sûrement pas de permettre la consommation des substances génératrices d’ailleurs sans la combattre, mais bien au contraire de la légaliser pour mieux la combattre et la terrasser.
La dernière campagne présidentielle n’a pas permis à notre président de nous expliquer clairement la politique qu’il comptait mettre en œuvre pour mener ce combat. Non, cette problématique sociétale a été tout simplement zappée, tous camps confondus… Silence, on ne parle pas de stups ! Et les grands médias préfèrent présenter des programmes qui distraient les téléspectateurs plutôt que d’alerter le grand public sur cet envahisseur. Seule la réponse pénale est mise en avant. Face à la faillite de tous ces « programmes », on peut se demander si nos instances supérieures n’agissent pas de la sorte pour que perdure le business de la drogue, favorisant le remplissage de nos établissements pénitentiaires. La drogue aujourd’hui a envahi nos cours de récréation. Sans parler des prisons, où l’on envoie dealers, drogués et parfois quelques narcotrafiquants d’envergure. Oui, citoyens de ce pays, oui, mères de famille de ce pays, dans les prisons françaises, les stups, la drogue, la beuh, le chichon, l’ecstasy, la cocaïne, le crack, les amphétamines, l’héroïne, la blanche et la brune… Oui ! Sans oublier le trafic des médicaments licites…Oui, même dans nos prisons, c’est en vente libre ! Et que font les autorités ? Rien d’efficace, puisqu’elles tolèrent ce mal pour éviter des réactions violentes de la population carcérale.
Quant au dernier rapport parlementaire sur le blanchiment, on peut se demander à quoi il a servi. Les grandes institutions bancaires continuent de blanchir sans vergogne, utilisant toutes les ficelles à leur disposition. J’ai personnellement déclaré devant les membres de la commission parlementaire. Et mes déclarations ont été écartées, pour éviter que l’agent-infiltré NS 55 de la DNRED, le service de renseignements des douanes françaises, ne risque d’être poursuivi par la justice. A ce niveau d’incohérence, on peut s’interroger sur l’équilibre mental de nos législateurs.
Vous le voyez, le chantier est énorme. De quoi justifier ce tour de France que j’entame pour alerter les douaniers et sensibiliser l’opinion publique sur la situation d’un agent-infiltré qui, après plus de dix ans de prison et après une décision de justice le blanchissant, reste en conditionnelle jusqu’en 2013.
Marc Fiévet, alias NS55

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