vendredi 9 novembre 2007

Story board

C'est bientôt l'heure de (re)reprendre la route pour le camping-car de l'aviseur. La caravane devrait sortir de sa cachette dans les prochains jours, pour traverser la France jusqu'à Marseille, d'où le narcotour doit repartir le week-end prochain.
Sur les routes de la drogue, NS55 doit mener l'enquête et rencontrer plusieurs personnes dans la cité phocéenne. Il y a le journaliste François Missen, d'abord, dont nous vous avons déjà parlé. Mais également un flic des stups, qui a 30 années de service derrière lui. Ainsi qu'un ancien agent secret du régime cubain, qui en connaît un bout sur les arrières-coulisses peu reluisantes du régime castriste et les étonnantes diagonales entre politiques, pouvoir et drogue dans cette partie du monde.

Pour préparer ces rencontres, nous avons ébauché une sorte de story-board, en découpant les scènes de ces rencontres afin de les scénariser un peu. Comme ce blog vous propose de suivre de l'intérieur la fabrication du documentaire, nous avons décidé de vous offrir la lecture de ce document de travail.
Il s'agit donc de la préparation et de la scénarisation des trois rencontres marseillaises au programme de ce redémarrage du narcotour de NS55...

dimanche 18 novembre :
- scène 1 : petit matin avec le flic des stups.
Marc et le flic des stups se retrouvent dans les ruelles de Marseille qui s'éveille (passage nuit / jour).
Les deux hommes déambulent et parlent dans des ruelles très étroites, à la lueur des réverbères (ambiance cinéma noir, intrigue).


Ce qu'ils se disent est presque secret. Pourtant, ce dialogue très matinal dérange tout de même la quiétude de ces ruelles endormies.
La caméra se trouve légèrement en retrait, sans trop les dévoiler. De sorte, nous pourrons anticiper les éventuelles réactions des habitants qui se réveillent.
Les réverbères s'éteignent, les volets s'ouvrent, les habitants encore mal réveillés regardent curieux ces drôles de passants, les travailleurs partent en se retournant.
Qui sont ces deux étrangers, qui ne sont visiblement pas du quartier ?
Préparent-ils un mauvais coup ?
À mesure que le jour se lève, la caméra se rapproche, les visages se précisent, les lieux perdent de l’intrigue, le discours se clarifie.
Les deux hommes finissent par approcher d’une artère plus grande, où la vie est déjà très présente.
Maintenant, les deux hommes sont en plein jour. Après une poignée de main, ils se séparent et sortent du champ chacun de leur côté…

- scène 2 : le soir
NS55 attend déjà le Cubain dans le bar, au comptoir.
Il est seul, ou presque, dans ce petit établissement de quartier quasi désert, ce dimanche soir.
Il est pensif, la mine sèche et triste. Mise en scène du lieu…
Le Cubain arrive, le rejoint et vient à sa rencontre. Il est de dos, il interrompt les pensées de Marc.
Les deux hommes se saluent et commencent à discuter.
La caméra filme avec la silhouette du Cubain en amorce.
Son visage se précisera dès qu’il sera un peu plus identifié (l'homme des services secret cubains). La caméra filmera alors de façon plus découpée, en champ et contre-champ.
Puis, les deux hommes sortent du bar et s’en vont ensemble en s’éloignant dans la nuit, comme de vieux amis. L’infiltré et l'homme des basses oeuvres disparaissent ensemble dans la nuit, avec encore plein de choses à se dire, sans que nous sachions quoi...

Lundi 19 novembre
- scène 3 : le matin, rencontre avec Missen : coup de téléphone, depuis le Laika, et prise de rendez-vous « sur le quai des douanes »

La caméra est sur le quai, cadre large. Missen est déjà là et attends NS55.
Il inspecte les lieux, observe le bateau de douanes.
Peut-être entame-t-il la discussion avec les douaniers présents autour du bateau - l’occasion de discuter de ces fameuses histoires de la french, d’échanger des anecdotes.

Puis NS55 arrive à son tour, interrompant les discussions s’il y en a. Les deux hommes se saluent et commencent à dialoguer à l’emporte pièce.
Ils entrent dans le fond du sujet, les différences de méthodes d’investigation entre les douanes et la police.
La caméra est très proche. La conversation s’enflamme.
Ils restent encore quelques instants statiques sur le quai pour parler, puis décident de s’éloigner loin des curieux ou des oreilles indiscrètes.
La caméra les laisse partir. Ellipse.

Nous les récupérons dans le décor démesuré du port autonome.
La discussion est plus intime, mais très dense.
Ils changent régulièrement de lieux, mais ne déambulent pas en permanence, et s’arrêtent régulièrement pour parler les yeux dans les yeux.
Cette fois, c’est la caméra qui les quittera, les laissant seuls sur les quais…

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